Après les ateliers aux Beaux-Arts de Rouen, les cours du soir de Denis Godefroy, ses études d’arts plastiques,d’arts du spectacle, et de filmologie, Marie-Céline Varin est aujourd’hui monteuse, plasticienne et vidéaste. Des ateliers avec Denis Godefroy, elle retient une technique brute et sensorielle. Les thèmes aussi, et la façon de les aborder font toujours écho en elle… « La nature est un tel bordel qu’on peut en tirer une composition » D. G. C’est à 20 ans qu’elle s’émancipe artistiquement, nourrie de tous ces apprentissages. Les nus font partie de ses premiers travaux « choisis » en peinture. Aujourd’hui plus proche de l’abstraction, ce que Marie-Céline Varin projette sur la toile, ce sont des échos de rêves, des souvenirs de vieux bâtiments travaillés par le temps, une falaise normande, des rayons de soleil caché par les nuages, des courbes humaines, bref, des impressions à la limite du figuratif. Et voilà comment le spectateur de ces tableaux ne peut rester inactif. Loin d’une réalité tangible, il est obligé de créer son propre rêve... Un peu d’eau, d’encre et de craie, Marie-Céline arrange un univers entier, le dépeint… Peindre est le geste ultime. Le miroir doit se mériter. Amadoué, le papier est son allié, il recueille le souffle. Avec des précautions d’enlumineuse, Marie-Céline y confie une volute d’encre et d’eau. C’est une touche, une teinte, un pinceau délicat. La plus subtile des nuances est recherchée et accueillie. à cet effleurement peut succéder l’énergie du désir de la créatrice de forme. Marie-Céline sublime. La craie se fait air, brume, nuages. Légèreté des antiques falaises, ruissellement des roches. Faire flotter la masse des siècles, le pinceau annihile la gravité. Pour en créer une nouvelle… Faite de tourbillons et de trombes. Des traits de lumière parcourent ce nouveau monde.Parfois de simples et d’innocents cirrus volent dans ce ciel de papier, mais aussi y déboulent des vortex aux noirs intenses, des appels au vide. Le sombre et le clair, l’obscur et le lumineux, entame leur noces, une danse de lumière, une transe. Jean-Paul Lussault