Le programme a été imaginé il y a plus d’un an, pour sortir d’une période grise, le premier confinement. Durant tout l’été 2020, des artistes ont investi des lieux de la ville de Saint-Étienne du Rouvray (76), en faisant participer les habitants à nouveau libres de sortir et de se retrouver. Le projet d’une seconde édition pour l’été 2021 a été validé dès la fin de la première. « Les artistes étaient ravis et nous aussi », souligne Édouard Bénard, adjoint à la culture et aux loisirs. Alors que certaines des fresques de l’été dernier sont encore visibles, de nouveaux lieux ont été choisis pour 2021. Chacun son tour à raison de deux « spots » par semaine, entre le 12 juillet et le 27 août. Pas de thème imposé pour les artistes mais une envie commune de détourner l’espace et de l’enchanter aux couleurs de la fantaisie et de la surprise.
Sur les dix artistes sélectionnés par la Karavan Pass qui s’attellent aux œuvres, six ont déjà participé à la première édition : le Presse Cervelle, Kejo, Fkit !, LadyM, Marie-Céline Varin et Jean-Luc Goupil. Pour les nouveaux : Les Boulettes, Philippe Bercet et Solweig Von Kleist, ils viennent de partout en Europe. Quant à Zouz Da Silva, il ne va pas vraiment découvrir la ville, puisqu’il y habite.
PROPOSITION ARTISTIQUE :
Des voiles méridiennes
Une trentaine de voiles triangulaires flottent dans les arbres du parc omnisport Youri-Gagarine. Deux espaces distincts sont investis, l’un à est, l’autre à l’ouest, pour que cette installation joue avec les lumières du soleil tout au long de la journée. L’artiste a voulu sensibiliser les habitants qui traversent ce parc à la nature qui les entoure, tout en rendant hommage à ces arbres majestueux qui habillent l’espace. Les couleurs choisies sont chaudes et chatoyantes, rappelant les teintes du ciel à l’aube ou au coucher du soleil. Les motifs peints sur les voiles sont fidèles au travail de Marie-Céline Varin : abstraits à la limite du figuratif. Certains y verront des nuages, des hiéroglyphes ou encore des tests de Rorschach… De quoi laisser libre court à l’imaginaire.
Au sol une boussole
Un chemin goudronné traverse le parc. Entre les toiles suspendues est dessinée une boussole, reprenant les couleurs des voiles et incitant les passants à se situer dans un espace plus vaste que celui de leur environnement le plus proche : comment je me situe par rapport à ce chemin, à ce parc, à l’orientation de la ville, au ciel, au soleil … Quelques triangles peints au sol viennent compléter l’installation et rappellent les tissus suspendus, de part et d’autre du chemin. Les enfants peuvent jouer avec, slalomer, les suivre comme un jeu de piste et irrésistiblement, lever les yeux vers les voiles, les arbres et le ciel.